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Le sport contribue grandement à nous maintenir en bonne santé. Mais parfois, il entraîne des blessures. Le physiothérapeute du sport Felix Zimmermann nous explique comment réagir et comment éviter cet «effet secondaire indésirable» de la pratique sportive.

Le sport contribue à notre épanouisse-ment et il permet de vivre des expériences uniques. Randonnée à ski, promenade en forêt, match de tennis ou cours de yoga: tout le monde (ou presque) peut trouver son bonheur! Le sport est une activi-té saine et bénéfique tant pour le corps que pour l’esprit. Mais il a aussi sa part d’ombre: En Suisse, plus de 400 000 personnes se blessent chaque année en pratiquant un sport.1 Les hommes sont un peu plus touchés que les femmes.

L’absence d’activité sportive est dangereuse pour la santé
Plus on fait du sport et plus on risque de se blesser. Le taux de blessure est de 6% pour les personnes qui pratiquent une ac-tivité sportive moyenne.2 Les non-spor-tifs qui font du sport occasionnellement se blessent aussi. Leurs blessures ont toutefois tendance à être plus graves parce qu’ils ne sont pas entraînés.
Les non-sportifs sont par ailleurs tout particulièrement exposés aux «maladies de civilisation» telles que l’hypertension artérielle, le surpoids, le diabète ou l’os-téoporose. Ces problèmes de santé en-traînent énormément de souffrances et de frais médicaux. Le poids de ces maladies liées au mode de vie est totalement disproportionné par rapport aux lésions causées par les accidents sportifs et aux coûts qui en découlent. En effet, les personnes qui ne pratiquent aucun sport mettent véritablement leur santé en danger.

Les blessures au pied et au genou arrivent en tête
Certains sports sont plus à risque que d’autres. Les sports de ballon comme le football, le handball ou le basket-ball ainsi que le hockey sur glace, l’équitation ou les sports de combat, pré-sentent un risque de blessure relativement élevé. Les sports sans contact physique comme la marche ou le yoga, sont beau-coup moins risqués.3
Une blessure sportive sur quatre concerne le bas de la jambe ou la cheville. Viennent ensuite les blessures au genou, au poignet et à la main. Il s’agit le plus souvent de contusions ou d’entorses au niveau des articulations ainsi que de déchirures ligamentaires, tendineuses et musculaires, de fractures et de luxations.

Les bons gestes à adopter en cas de blessure
Dans le cas d’une blessure sportive aiguë, la partie du corps touchée a généralement besoin d’être immobilisée temporai-rement et d’être soulagée. S’il s’agit par exemple d’une blessure au pied, il faut appliquer du froid dessus et le maintenir surélevé. Mieux vaut éviter la glace, trop agressive pour un traitement optimal! Le séré en revanche a fait ses preuves. En outre, une compression à l’aide d’un bandage doit être exercée sur le pied afin d’éviter qu’il ne gonfle trop. On parle ainsi du schéma RICE pour rest, ice, compression, elevation (repos, glace, compression et surélévation en français).

Les recherches montrent que l’absence totale de sollicitation de l’articulation, du muscle ou du tendon concerné n’est souvent pas propice à la guérison. Ainsi, au lieu d’une immobilisation complète, c’est une «charge optimale» qui est désormais pré-conisée. Trouver la charge suffisante mais pas excessive n’est cependant pas une mince affaire. Un accompagnement médical par un médecin du sport et un physiothérapeute du sport est ab-solument nécessaire. Les spécialistes peuvent juger quand une charge sur les tissus est pertinente sur le plan physiologique afin d’obtenir une cicatrisation optimale.

Mieux vaut prévenir que guérir!
Pour les sportifs de haut niveau comme pour les amateurs, les blessures sportives impliquent une mise au repos imprévue. Au bout de quelques jours seulement, un sportif perd une partie de ses capacités physiques. Voilà pourquoi les athlètes de haut niveau prêtent une attention toute particulière aux mesures pré-ventives. Les sportifs amateurs devraient en faire autant car les blessures sportives sont toujours frustrantes, désagréables et douloureuses. Il n’est pas rare non plus qu’elles entraînent des interruptions de travail.

L’échauffement
Avant toute activité physique, il est important d’échauffer ses muscles de façon adéquate, pendant 15 à 20 minutes généra-lement. Il peut par exemple s’agir d’une petite séance d’assou-plissement. Viennent ensuite des exercices spécifiques pour les groupes de muscles sollicités. L’intensité de l’effort doit égale-ment être prise en compte. Une séance de musculation ou de cardio-training nécessite une phase d’échauffement différente de celle d’un «sport rapide», comme le tennis ou le foot. Dans ce cas, après l’échauffement général, des sprints et des change-ments de direction doivent aussi être effectués.
Grâce à cette phase d’échauffement, les tendons, les ligaments et les muscles se réchauffent et deviennent plus élastiques. Les tissus sont ainsi plus résistants. Lors d’un mouvement rapide et brusque une blessure ne sera pas immédiatement à craindre.

L’équipement
Des vêtements et un équipement adaptés évitent les blessures et décuplent le plaisir du sport. Il faut plus particulièrement veiller à porter des chaussures adéquates. Demandez conseil dans un magasin spécialisé: selon la situation, une analyse biomécanique des chaussures peut s’avérer utile.
Il ne faut pas non plus négliger le matériel de protection: casque, protège-poignets ou autre, même si le prix est un peu élevé. Économiser sur le matériel de protection et l’équipement sportif en général constitue en effet une grossière erreur.

La récupération
Les phases de repos sont tout aussi importantes pour éviter les blessures. Après un entraînement ou entre deux séances d’entraînement, les massages, les bains d’eau chaude salée, le sauna ou les bains d’eau thermale accélèrent la récupération. La chaleur améliore la circulation sanguine et l’élimination des toxines tout en permettant aux éventuelles microblessures de guérir plus vite. Une alimentation équilibrée contribue éga-lement à la récupération. Mais rien ne vaut un bon sommeil réparateur!

Un temps de sommeil adéquat est le facteur clé de la récupération.

Le sport est un excellent remède
Le sport est et sera toujours bon pour la santé. Une activité physique suffisante est très efficace pour prévenir toute sorte de maladies. Le sport compte par ailleurs dans le traitement de nombreuses affections comme le diabète, les troubles cardio-vasculaires ou l’hypertension artérielle. Un entraînement ciblé permet d’éviter les effets secondaires indésirables du sport dont font partie les blessures sportives. Le sport est un puissant re-mède, il ne lui manque plus que sa «notice». Consultez votre physiothérapeute pour obtenir de précieuses instructions ainsi que des conseils sportifs optimaux.

Source: physiomagazine, Felix Zimmermann, physiothérapeute du sport et chargé de cours, dirige le service de physiothérapie du sport à l’Altius Swiss Sportmed Center AG à Rheinfelden. Il est aussi
le préparateur physique de Michelle Gisin (ski alpin) et accompagne l’équipe de bobsleigh suisse.